Roma Capitale. STAFF. HOP ON HOP OFF. Information Tour. La route suit docilement la jolie courbe que dessine le Colisée, avec la ligne du tram qui remonte, le trafic classique des automobiles, les touristes, ces deux filles alpaguées par le type au tee-shirt noir qui finit, de ces mains brunes, par leur dire où aller. Il a su les surprendre d’un mot, alors que sa proposition d’un voyage en bus panoramique les avait laissées de marbre travertin malgré ces traits qu’on commence tous à prendre parce que ça cogne dur dans le ciel d’un soleil de printemps avancé, avec cette joue ou cette partie du nez plus exposée que l’autre, quelques morceaux de main, quelques doigts toujours dehors à tenir son téléphone pour savoir si quelqu’un nous répond ou nous parle par message, tandis que les filles continuent négligemment à avancer sur le trottoir à quelques mètres de moi de ce pas jamais sûr des gens qui sont là pour découvrir la ville sans savoir par quelle pierre commencer. Il a fallu d’un mot. Le gars sait son travail. Ça n’a rien donné immédiatement pour lui, et les filles sont parties. De toute façon ça circule tellement, comme autant de ressources qui passent d’une main à l’autre, d’une proposition sur l’autre, le bus, le restaurant, l’hôtel, le musée, le restaurant à nouveau, le caffè en terrasse soleil oblige, le petit air frais qui devient nécessaire, et les arches blanches, là-haut, qui donnent à voir un bout de ciel, avec, en dessous, un autre arc de cercle, en briques celui-ci. Assis là à regarder le monde, à donner l’impression de ne rien faire, je pourrais être ce type qui vous propose, moyennant commission, quelque activité éphémère, affublé d’un bonnet gris à vous tendre un morceau de papier de la taille d’une carte de visite, cravate effilée sur ma belle chemise pourpre comme de la poudre de mollusque, mes chaussures qui piétinent d’autant au carrefour calé contre le feu juste quand commence le passage piéton et que ce temps très court entre deux feux passés au vert m’est imparti pour vous faire une proposition rapide et sympathique.
C’est presque drôle de me payer le luxe de tourner le dos au Colisée pour regarder les gens passer comme partout. De temps en temps quand même je me retourne, je tourne la tête comme un chat qui surveille l’air de rien son point de référence. Le gars tend ses perches à selfie. Le monde habitué le néglige. Nous ne sommes que de petits, de tout petits points dans les histoires d’amour des autres. Le couple s’assoit. Un autre se lève. Celle-là et sa poussette. Lui, reculé vers la route par rapport à elle qui se tient princesse de soleil roux contre la barrière sur laquelle j’ai mon dos qui la prend en photo tout sourire, l’œil froncé derrière ses verres teintés, de biais par rapport au vent qui nous vient de la gauche, la famille qui pique-nique carrément assise sur un muret comme le nôtre, le tout petit baratine comme un merle matinal avec cette combinaison miniature et son père accroupi qui lui parle et le titille, le plus grand frère le regard déjà plus pensif avec sa bouteille de jus d’orange, la mère. Tout le monde finit par partir. Je remonte vers le parc. Des filles sont assises en plein milieu de l’allée goudronnée. Elles ont façonné un petit monticule avec un sac de lycée et leurs manteaux. Photos.
[…]
PORTA TIBURTINA. Si je voulais résumer la mentalité italienne j’irais me promener le long de ces gros murs avec leur mousse, à peine abîmés par les siècles, et je resterais le nez en l’air pendant dix bonnes minutes, les yeux sur les fenêtres des quelques maisons qu’on a construit à même la muraille. J’aurais compris en bonne partie le génie italien. J’aurais aimé d’avantage encore la petite Place SAN MARTINO AI MONTI, la VIA IN SELCI avec ses murs si hauts et les arcades qu’on devine encore malgré qu’elles soient colmatées de briques depuis longtemps, ces odeurs propres d’intérieurs lavés et les immenses gouttières du MONASTERO AGOSTINIANO DELLE SUORE DI SANTA LUCIA, tout sobre, brun et rouge tout usé comme tout ce qu’engendre l’argile et la brique éternelle, et poursuivre la descente de la rue étroite sans trop de circulation, ou plutôt me laisser porter, vraiment, le pas un peu fatigué dans mes jolies chaussures crème que je n’aurais pas dû mettre puisque je marche toujours beaucoup, je m’en fous, la rue glisse, douce, avec quelques éclats supplémentaires sur les murs clairs au fond, quand, et puis, la voix du garagiste pour scooters, comme chez moi le grand Max (Grande Max) qui répare les voitures depuis des années rue d’Endoume, et ce couple, les baskets neuves et le petit chien qui traîne du coussinet et de la griffe puisque dans son sens ça remonte, je descends toujours, le lierre qui n’en est pas peut-être et qui décore les murs de cette couleur humide et grasse comme toujours, et tout ce côté humide de la rue avec ce teint de feuille qui tire tout vers le rouge, le marron, le brun du bois, l’humus noir, le gris sale du trottoir en pavés qui s’écartent comme une dentition mal remise en place par un dentiste qui s’en fout, ou tout simplement à cause du temps ; les gens qui glissent le long de l’existence des autres sans bruit, les passo carrabile qui sont autant de souvenirs à force d’arpenter l’Italie, la sublime Italie, et la petite Smart conduite doucement à me voir hésiter sur le bord de la route, la fille au volant la langue assise sur le bord de sa lèvre inférieure qui finit par réaccélérer parce que le bitume remonte enfin, et que je retrouve un peu plus de lumière et moins de lierre. Me voici près de la station CAVOUR, toujours à descendre sans me presser, juste savourant le lierre qu’on a dû tuer pour préserver l’immense façade qui donne sur l’arcade de la VIA SI S. FRANCESCO DI PAOLA, et le soleil qu’on récupère soudain après les marches sombres comme des dents sales cachées dans un bouche sale, et puis la FACOLTA` DI INGEGNERIA baignée de soleil, la petite pizzeria qui fait l’angle avec son pizzaiolo assis les yeux au téléphone à ne rien voir de ce que les couleurs pourraient lui faire de joie ou de nostalgie, qu’il soit tourné vers l’action et l’avant ou assis sur le grand trône usé et bancal du romantisme, les étudiants assis aussi à prendre un café sous l’œil caché des immenses palmiers qui ne viennent pas d’ici ni d’Italie entière.

Je me retrouve sans être étonné face au Colisée, et du même coup face au monde, aux photos continuelles, au ridicule de ce faux centurion déguisé qui babille avec une jolie fille, avec son filet de gladiateur à quelques centaines de mètres du grand cercle des arènes qui me rappelle cette prouesse napolitaine de l’homme fait prisonnier dans son filet de marbre le tout taillé d’un seul bloc, et, dans la dernière douceur avant que quatre heures sonnent, je regarde une fois encore sans me lasser toutes ces arcades travertines, même si je ne pourrais pas en dire autant des cabrioles que les gens font pour quelques clichés Facebook ou Instagram, ou pour les copines et pour soi-même en dernier lieu, moins pour le souvenir que pour les pupilles fatiguées du monde entier, maintenant, maintenant, avec en arrière-plan le monde d’hier toujours debout, toujours à sourire et accueillir nos fesses puisqu’il a les épaules solides, maintenant pas pour demain, le serveur en blanc et sa glace qui fond et meurt au bord d’un caniveau alors que je lève mes yeux vers la Basilique de Maxence toujours en travaux, toujours là, et toutes ces colonnes de granite rose debout ou rangées dans l’herbe rase et verte, les gens figés dans le rayon qui termine de dorer tout ce qu’il touche.
Les photos, encore, moins vivantes que cette histoire qui est venue me ligoter les doigts, puisque je reviens toujours vers elle, vers la pierre domptée, et non vers ce chanteur qui s’apprête, à quelques pas de moi, à nous pondre une petite chanson connue, et j’aurais plus de chance à deviner ce qu’il va envoyer que de prédire la sortie malheureuse d’un numéro à la roulette déguisé en péruvien, avec ces filaments de cuir colorés, alors qu’une femme d’un certain âge s’apprête à le payer s’il joue ce qu’elle veut, lui demandant d’où il vient. Ni une ni deux il branche et balance, flûte des Andes à la main, plume en tête (je m’étais trompé dans mes prévisions), parlant de sa voix grave et travaillée quand il ne joue pas au-dessus d’un fond musical et profond, s’arrêtant alors que la musique continue, tendant une carte aux deux femmes qui restent là debout à l’écouter (quoique l’une d’entre les deux à l’air de s’ennuyer un peu), alors que le badaud l’écoute toujours plus nombreux, à côté c’est une sorte de moine méditatif qui ne touche pas terre tout en orange, plus loin le gars qui remue les billes de ses bombes de couleur et qui dessine de jolis paysages trempés comme les estampes de rue par un après-midi pluvieux à Londres ou à Montmartre, après c’est un guitariste qui joue Hotel California.
NON DIRE UNA PAROLA CHE NON SIA D’AMORE. Surtout près du FORO DELLA PACE.
C’est le grand calme. Le monde en paix. Les gens promènent. Ils passent devant moi comme l’ombre des colonnes de tout à l’heure. Le pavé moussu aux interstices n’intéresse personne. Les flics contrôlent le papier tout fripé d’un type qui s’apprête à chanter un peu plus loin. J’ai repris la marche. Je cherche le centre, comme tout le monde. Je veux dire le Panthéon. Rien ne me saisit plus le cœur de l’esprit que cette immense coupole. Rien ne dit plus que cette rotonde la puissance de l’empire et la révérence intelligente du christianisme ; rien ne dit plus que ce lieu-là la cohabitation réussie des deux forces. Mais j’ai froid, je ne veux plus voir, la nuit est trop là maintenant ; je voudrais me faire un dernier gelato al pistacchio. Je traîne devant le CENTRE SAINT LOUIS DE FRANCE, ou bien devant les vitrines impeccables, sans autre regard pour les soldes que celui qu’on aurait à regarder les mots d’une page ouverte trop loin de soi pour la lire ; j’essaye encore de déchiffrer les voix. Et alors ce sont les rires, les voix françaises, les japonaises, les bonnets qui préservent du froid et qui commencent seulement à devenir utiles. Alors je deviens amoureux des ombres créées par la lumière des hommes. Alors les maisons, les villas, les hôtels redeviennent ces merveilles dont on ne peut que pressentir les courbures et la beauté des proportions ; alors les gens sont à nouveau ces taches sans nom qui passent sur un pavé plus clair qu’eux. Voilà qu’ils commencent à se perdre un peu dans une ville que la nuit simplifie. C’est l’heure, avant le repas, où l’on tourne en rond, seul ou en groupe. J’ai froid, j’ai seul, j’ai les gens qui sont bien au chaud derrière le verre et la pierre, je m’aperçois que je confonds les villes. L’Italie s’universalise, entre mes pas fatigués et la nuit qui mélange. Je vois une place avec quelques arcades : je me revois à Gênes, PIAZZA DE FERRARI, en train de boire un café ; je suis PIAZZA S. SILVESTRO et je vois la lune et l’horloge au même endroit et dans un même regard, et les bancs blancs sont comme de grands mollusques durs assis sur le fond de la mer, tandis que le pavé se ramollit jusqu’à se transformer en vase sale.
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